En fait, je passais l'examen théorique de ma licence pilote privé au Service Public Fédéral Mobilité; encore une fois:
- près d'une gare de Bruxelles, en fait carrément dans la gare de Bruxelles Nord (grandes portes vitrées au milieu à côté des demandeurs de permis de travail - mélange des genres intéressant)
- la plupart des fonctionnaires sont néerlandophones, parlent un bon français, mais, mon accent en flamand est probablement meilleur :)
- tout le monde souhaite bonne chance depuis le personnel de sécurité jusqu'à la pauvre fonctionnaire qui surveille l'examen... C'est vraiment super sympa comme ambiance, cela fait penser à l'entente entre IPv6-people...
A titre d'exemple, voici une des formules mathématiques les plus 'complexes':
Portance (lift) L en fonction du coefficient de l'aile (dépend de l'angle d'incidence) CL, vitesse du vent V, surface alaire (= surface de l'aile) S, et de la masse volumique de l'air, rho:
Pour réussir l'examen théorique, l'étudiant doit avoir 75% dans chaque matière. L'étudiant qui n'a pas 75% dans certaines matières a un an pour repasser uniquement ces matières (un peu comme une second session à l'Unif). Une fois réussi cet examen théorique, l'élève-pilote a un an pour réussir son test d'aptitude au vol (la partie pratique donc). En clair, il y a deux cas extrèmes:
- étudiant qui réussit tout au premier coup: il a un an pour la partie pratique
- étudiant qui réussit presque tout au premier coup et prend un an pour réussir la reste: il a deux ans pour la partie pratique
Il est clair que la stratégie à avoir est de se donner le temps d'apprendre à voler et d'entrer dans le second cas: rater une ou deux matières faciles (genre communication) pour faire traîner l'examen en longueur et se donner 2 ans.
Je prends donc 2 jours de congé plus un WE pour relire tout cela et faire des synthèses et bien sûr prendre 3-4 heures par jour pour aller faire mes petits circuits en l'air...
C'était ma stratégie mercredi matin: rater exprès la matière communication et avoir deux ans. Mais, comme on le verra, je n'ai pas eu le courage de ma stratégie...
Arrive donc, le jour J, qui commence par un réveil à 6 heures du matin pour prendre le train de 6:30 et arriver à Bruxelles-Nord à temps... L'examen est une suite de Questions à Choix Multiples (QCM) sur ordinateur.
Cela commence par réglementation qui est finalement beaucoup plus aisée que prévu: du genre, quelle est l'abbréviation de la station d'approche, ben c'est APP au cas où vous l'ignoreriez ;) Et chaque QCM est limité dans le temps entre 30 et 60 minutes mais on peut aller plus vite et finalement en avoir fini en 10 minutes. Ce qui sera finalement le cas (j'ai terminé plus de 2 heures en avance en prenant bien mon temps pour me relire et me relire encore). En fait, si certaines questions sont ambigues, la plupart sont extrémement faciles, beaucoup plus simples que les questions de révision du cours. Vous pouvez télécharger ces questions de révision sur le site de G. Claude, l'auteur du cours: http://www.spa-aviation.be/Documents/QCMPPL.ZIP
Arrivent les parties météo et techniques de vol. En météo, je reste un peu planté car il y a beaucoup de questions sur les fronts chauds, froids, et toute la partie prévision que je n'ai toujours pas bien comprise... De plus, la partie météo était planifiée après la pause repas mais comme j'allais trop vite dans les QCM, elle a automatiquement été avancée en fin de matinée: autant pour moi qui espérais utiliser cette pause pour revoir la météo :-(
Donc, je suis persuadé d'avoir raté complétement la partie météo et être très limite dans techniques de vol. Mon côté pessismiste... Par conséquent, je me dis comme j'ai raté de toutes façons météo, inutile de rater exprès communication pour avoir mes deux ans.
Pour vous donner une idée de certaines questions:
- vous volez entre A et B (distance 340 km) à une vitesse de 200 km/h, combien de temps vous faut-il? 1 heure 7 minutes ou 1 heure 42 minutes?
- qu'est-il inutile d'avoir pour pouvoir faire du taxi (c-à-d conduire l'avion au sol entre le hangar et la piste): réponse le permis de conduire B
- trois fois la même question (!): quelle est l'utilité des flaps? réponse diminuer la distance au décollage
- question abscone: quelle est la cause du plus gros vortex? une des réponses était avion dirty ou avion clean (je suppose que ce dernier est une mauvaise traduction de 'lisse' = sans flaps)
- question inutile: de quoi parle le chapitre VI de l'annexe C de la convention de l'aviation civile? (je n'en sais toujours rien!)
Arrive la fin de l'examen et je fonce sur le PC kiosque afin de visualiser et imprimer mes résulats en étant persuadé d'avoir raté météo et d'être limite pour la partie techniques de vol. En fait, j'ai plus de 75% dans toutes les matières.
J'ai donc réussi l'examen mais raté la grande stratégie pour manque de confiance en soi...
Enfin, content malgré tout :-)
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